Facebook et les cercles d’intimité
Pour faire suite à l’article que j’ai publié dernièrement sur Facebook et l’intimité publique, j’aimerai approfondir un peu plus cette notion à l’aide d’une étude de cas dans le cadre de la gestion d’une page Facebook professionnelle.
Le Centre d’entrepreneuriat en économie sociale du Québec – CEESQ a fait appel à mes services il y a quelques temps pour faire une analyse diagnostic de leur utilisation des médias sociaux.
L’étude de cas du CEESQ
Le CEESQ a pour mission de former les personnes qui souhaitent démarrer une entreprise d’économie sociale au Québec. Leur objectif est donc de faire venir le plus grand nombre possible de participants à leurs formations.
L’organisme s’est demandé si les médias sociaux étaient des outils adaptés et s’ils faisaient les bonnes actions pour atteindre cet objectif. En d’autres termes, est-ce que ça valait la peine de dépenser autant de temps et d’énergie sur les médias sociaux?
Question pertinente! On a donc regardé ça ensemble.
Je les ai d’abord questionné pour savoir si elles avaient demandé à leurs participants comment ils avaient entendu parler de la formation et particulièrement s’ils avaient reçu l’information via les médias sociaux (LinkedIn, Twitter, Facebook ou d’autres communautés d’intérêt sur le web). Maricarmen et Valérie, les deux membres de l’équipe, avaient effectivement pris ça en note, il leur restait à faire une compilation des données.
De mon coté, je regardais ce qu’elles faisaient sur leurs médias sociaux et notamment sur Facebook. Ce qui m’a frappé, c’est la revue de presse très complète que Maricarmen Merino, ancienne journaliste de profession, publie sur les médias sociaux, au sujet de l’économie sociale et ce, à l’international. Il y avait des retombées très positives à ce travail!
Lorsque Maricarmen croise ses pairs lors de ses activités de réseautage dans le milieu de l’économie sociale, les gens la connaissent avant même qu’elle se présente en lui disant qu’elle est partout sur le web, clairement associée au CEESQ, et qu’on aime beaucoup la couverture qu’elle donne sur le sujet. Cette pratique a permis au CEESQ d’obtenir une excellente notoriété auprès de ses pairs, les gens qui travaillent dans le même secteur.
D’un autre côté, la compilation faite sur la provenance des étudiants à leurs formations nous montrait qu’un très faible pourcentage d’entre eux étaient venus grâce aux médias sociaux. Le nombre d’heures considérable passé à les alimenter était donc trop important par rapport à l’atteinte de cet objectif en particulier. Maricarmen déplorait aussi le fait que peu de gens interagissent avec ses publications.
On a donc décidé de regarder différentes options alternatives en considérant les cercles d’intimité, notamment sur Facebook. Qu’est-ce qui touche intimement le client-cible du CEESQ, c’est à dire la personne qui a un projet d’affaire en économie sociale au Québec?
Il est vrai que publier des nouvelles sur ce qui se passe en économie sociale dans un autre pays a peu de chance de toucher cette personne de près. Même si l’on parle des nouvelles en économie sociale au Québec, on est encore loin de l’intimité de cette personne.
Mais si, par exemple, le CEESQ publie des études de cas sur d’autres entreprises d’économie sociale en démarrage en racontant les défis, les enjeux et les succès des entrepreneurs, on se rapprocherait beaucoup plus des préoccupations immédiates du client-cible. De plus, si on parle d’un entrepreneur en particulier, et si cet entrepreneur est connu, on se rapproche encore plus de l’intimité de la personne à atteindre, en sachant que la plus grande intimité est quand on parle… d’eux-même!
Sur Facebook, plus on est intime, plus il y a de l’engagement.
Suite à un brainstorming avec l’équipe du CEESQ afin de trouver des types d’information qui toucheraient plus le public cible, Maricarmen et Valérie ont eu la brillante idée de bloguer sur ce qui se passe dans les cours, les réunions d’information, en d’autres termes, de parler des participants eux-mêmes!
C’est donc à peu près le type de réflexion que je vous suggère de faire dans votre sphère d’activité. Quelles sont les différents cercles d’intimité reliés à vos activités? Comment pouvez-vous vous rapprocher de votre public cible et créer du contenu qui le touche personnellement?
Je vous encourage également à toujours observer ce qui passe dans les statistiques et notamment dans votre taux d’engagement pour ainsi voir si il y a une tendance qui se crée, de discerner peut-être des types de comportements pour finalement optimiser un peu mieux votre utilisation des médias sociaux.
N’hésitez pas à me faire signe si vous sentez le besoin d’en discuter.
Au plaisir!
Marie-Jacques
2 Commentaires
Caroline Tremblay
31 janvier 2014Merci pour ce partage, je suis justement en réflexion à ce sujet. Je ne trouve pas évident de me rapprocher de mon public cible, car j’ai justement de la difficulté à bien « cibler » mon public. Je vise trop large peut-être…
Marie-Jacques Rouleau
1 février 2014Merci du commentaire Caroline! C’est vrai que ce n’est pas facile de cibler à qui on parle sur les médias sociaux. Notre interlocuteur devient « abstrait » lorsque nous sommes devant l’écran. Il existe une technique pour nous aider à mieux cibler et humaniser nos communications sur le web. Ça s’appelle l’approche « persona ». Ce sera le sujet d’un futur billet sur ce blogue.